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ثقافة Sélim Gribaa revient au grand écran avec 24 vérités

نشر في  09 أفريل 2018  (16:10)

Après « Une plume au gré du vent », « La maison mauve » et « Bab Jdid », le réalisateur Sélim Gribaa revient au grand écran avec « 24 vérités ». En effet, ce dernier vient de boucler le tournage de son troisième court-métrage de fiction, un thriller psychologique filmé à Tunis avec la participation de Majd Mastoura, Sawssen Maalej et Cyrine Ganoun.

Sur les tenants et les aboutissants de son film, Sélim Gribaa a bien voulu lever le voile sur son nouveau projet co-produit par les sociétés Intaje et Ulysson et dont le tournage a duré 4 jours (16-17-18-19 mars 2018) sur la capitale.

C’est avec passion que notre interlocuteur évoque sa thématique : «Ce film est un hommage aux cinéphiles mais aussi un hommage à toutes les émotions qu’on ressent lorsqu’on est dans une salle de cinéma. Je l’ai pensé en ayant en tête ces moments magiques et uniques procurés par le grand écran. C’est aussi une réflexion sur le noir, sur ce qui se passe dans le noir, le privé, le public. J’aime beaucoup les films qui parlent des films, les films dont le sujet est le film. Une sorte de mise en abîme cinématographique».

Quant au synopsis du film, le réalisateur nous a révélé que « 24 vérités » parle de Mourad, un jeune comptable qui va consulter chez Asma Béji, psychothérapeute de son état. Il lui dit qu’il aime aller au cinéma, sauf qu’il ne sent rien et qu’il ne fait qu’observer les spectateurs, leurs expressions, comment ils sont émus. Il trouve ça magnifique, et il en est jaloux.

Pour son casting, Sélim Gribaa a fait appel à Majd Mastoura. « Je suis admiratif de son travail, j’ai vu ses 2 longs-métrages, Bidoun2 et Nhebek Hédi et j’ai compris qu’il n’était pas le personnage de ces deux films. C’est un super acteur qui arrive à composer, à se métamorphoser. Il a une intelligence incroyable dans le jeu. Et les gens qui viendront voir le film seront très étonnés de découvrir un Mastoura très diffèrent de ce qu’il a fait avant. Majd a bien sûr un background énorme, il vient des ciné-clubs, c’est un passionné de musique. Il a été d’accord sur le projet et on s’est mis à travailler ensemble. On a fait un travail de recherche qui a abouti à l’installation du personnage de Mourad ».

En face de lui, il y a Sawssen Maalej, une actrice incroyable, c’est une surdouée ; une actrice dont le jeu est incroyable. On a aussi travaillé sur son personnage, elle a été bouleversante. C’est une super expérience de voir Sawssen devant la caméra.

Quant à Cyrine Ganoun, qui a un rôle secondaire, je l’ai vue jouer à la pièce de théâtre Monstranum’s, et petit-à-petit s’est instaurée une sorte de partenariat avec le cinéma El Hamra, avec la participation du "cinéB" qui est le ciné-club de l’école d’architecture. Cyrine Ganoun a fait un workshop pour encadrer les acteurs-spectateurs au niveau de l’expression corporelle".

Pour l’équipe technique, j’ai eu affaire, à une équipe de professionnels tels que Salem Daldoul ou Hazem Berrabeh qui ont tous contribué par leur expertise et apport humain ».

En ce qui concerne le financement du film, Sélim Gribaa nous a expliqué qu’il a reçu un fond du CNCI et qu’il a dû chercher un complément de financement qu’il a trouvé chez la boite de production Ulysson de Riadh Thabet. « Ce qui est malheureux, c’est qu’il y a très peu d’argent pour les courts-métrages. Je tenais à faire le film auquel j’ai pensé, pas à faire des sacrifices de façon qu’il ne reste plus rien. Heureusement que j’ai trouvé le coproducteur Riadh Thabet que je salue pour m’avoir donné cette possibilité de travailler ensemble. L’avenir sera fait d’entraide de ce genre » dit Sélim.

Et il enchaîne : « Je n’ai pas fait d’école de cinéma, j’ai abandonné l’architecture pour le cinéma. Je pense à ceux qui comme moi, n’ont pas fait de cinéma et qui en sont passionnés. Comment vont-ils faire s’il n’y a pas d’argent pour les courts-métrages ? C’est dangereux que les passionnés ne puissent pas faire de films à Tunis.  Le cinéma, la réalisation, n’est pas une histoire d’études. On est habités par des projets, on les visualise, on veut les concrétiser. Donc il faut réfléchir, à mon avis, à la possibilité pour ces jeunes de réaliser leurs films».

« 24 vérités » sera prêt pour les JCC 2018, mais rien n’est garanti quant à sa projection durant ces journées dit Sélim Gribaa. Avec amertume, il se rappelle comment son film « La maison mauve » n’a pas été sélectionné ni en compétition nationale, ni programmé au Panorama des JCC 2014 alors qu’il a reçu 6 prix au niveau international.

Pour le titre du film « 24 vérités », Sélim Gribaa a expliqué son choix à travers la vision de son personnage principal, celle de Mourad pour qui le cinéma c’est 24 vérités par seconde, 24 vérités projetées par seconde sur les visages de ceux qui viennent regarder le cinéma, de ceux qui aiment le cinéma ».

Chiraz Ben M’rad